Risques sanitaires après l'ouragan Melissa et vulnérabilités persistantes des communautés

Les eaux de crue contaminées restent une menace importante pour la santé publique, car elles transportent des eaux usées, des ruissellements agricoles et des déchets industriels qui augmentent les risques de maladies gastro-intestinales. L'exposition aux eaux de crue augmente également la vulnérabilité aux infections de la peau et des tissus mous, en particulier chez les personnes présentant des plaies ouvertes. En raison des dommages causés aux infrastructures, l'accès à l'eau potable est limité. Des mesures d'aide temporaires, telles que des réservoirs d'eau mobiles et la remise en état des puits, sont mises en place pour répondre aux besoins immédiats, mais le rétablissement à long terme dépendra de la remise en état des stations d'épuration et des réseaux de canalisations.    

• Jamaïque : les inondations et les dommages causés aux systèmes d'assainissement ont perturbé l'approvisionnement en eau dans tout le pays. Soixante-dix installations d'approvisionnement en eau restent hors service en raison d'une forte turbidité et de coupures d'électricité, tandis que de nombreuses communautés de Kingston et de St. Andrew continuent de subir des coupures d'eau.
• Cuba : Les réseaux d'approvisionnement en eau des provinces orientales ont subi de graves dommages, et de nombreuses communautés de Granma et de Santiago de Cuba sont toujours privées d'eau potable.  
• Haïti : La pénurie d'eau potable persiste, aggravant les risques de choléra dans un contexte d'inondations et de déplacements continus. 

La prolifération des moisissures aggrave les risques pour la santé respiratoire, en particulier pour les personnes souffrant d'asthme ou d'autres troubles respiratoires. Dans les abris surpeuplés, la mauvaise ventilation et l'exposition à la poussière et aux débris augmentent le risque d'infections respiratoires aiguës, en particulier chez les enfants et les personnes âgées. Cela est particulièrement vrai en Jamaïque et à Cuba. 

La combinaison de l'eau stagnante, du manque d'hygiène et de la perturbation des soins de santé a fortement accru le risque de transmission de maladies hydriques, alimentaires et vectorielles. Le choléra, la leptospirose et les maladies diarrhéiques sont les principales préoccupations, tandis que la reproduction des moustiques dans les eaux de crue menace d'aggraver les épidémies de dengue et de chikungunya.    

Jamaïque : Les coupures d'électricité et la contamination des réseaux d'approvisionnement en eau ont perturbé la surveillance des maladies et entravé les services de santé. Les autorités de santé publique, avec le soutien de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), intensifient la lutte contre les vecteurs, la surveillance des maladies et la communication sur la santé communautaire afin de réduire les risques de transmission.    

Cuba : Les épidémies actuelles de dengue, d'Oropouche et de chikungunya pourraient s'intensifier en raison de l'arrêt des opérations de lutte contre les vecteurs et de la capacité de traitement limitée.

Haïti : L'ouragan a touché sept départements administratifs, détruisant les récoltes et déplaçant des communautés. Les pénuries d'eau potable et les récents cas de choléra augmentent le risque d'épidémies de maladies d'origine hydrique.    

L'insécurité alimentaire et nutritionnelle est un risque croissant, car les pertes agricoles, les chaînes d'approvisionnement endommagées et l'accès réduit au marché limitent la disponibilité des denrées alimentaires. Les terres agricoles inondées, les pêcheries détruites et les voies de transport endommagées limitent également la disponibilité et l'accès à la nourriture.    

• Jamaïque : Les chaînes d'approvisionnement alimentaire sont fortement mises à mal et le Programme alimentaire mondial estime que jusqu'à 359 000 personnes pourraient avoir besoin d'une aide alimentaire.
• Cuba : Plus de 78 000 hectares de cultures ont été perdus, ainsi qu'environ 28 000 têtes de bétail dans la province de Granma. Ces pertes, associées à la destruction des infrastructures de pêche, aggravent l'insécurité alimentaire et menacent les moyens de subsistance des populations rurales.
• Haïti : L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) rapporte que l'ouragan a détruit les cultures de haricots, de maïs et de fruits et retardé les semis d'hiver, aggravant une crise alimentaire déjà critique qui touche la moitié de la population. 

Les dommages causés aux hôpitaux, aux cliniques et aux infrastructures de soutien, associés aux coupures d'électricité et d'eau, continuent d'entraver la prestation des services. Les perturbations des soins de santé ont compliqué davantage la gestion des maladies chroniques et les programmes de vaccination. Les interruptions de l'électricité et des systèmes de chaîne du froid menacent le stockage des vaccins, tandis que les pénuries de médicaments et l'accès réduit aux cliniques ont eu des répercussions sur les patients nécessitant une dialyse, de l'insuline ou un traitement contre le cancer. 

• Jamaïque : plusieurs hôpitaux ont subi des dommages structurels et 40 % des établissements de santé connaissent des problèmes d'instabilité électrique.  
• Cuba : les autorités font état de centaines d'établissements de santé endommagés et l'accès à de nombreuses cliniques rurales reste coupé.  
• Haïti : les infrastructures endommagées et l'inaccessibilité des routes retardent le transport des patients et des fournitures.  

Les déplacements, la perte des moyens de subsistance et l'incertitude prolongée ont entraîné une augmentation du stress, de l'anxiété et des traumatismes parmi les populations touchées. Les travailleurs de la santé sont également exposés à un risque d'épuisement professionnel en raison de la pénurie de ressources et des opérations d'urgence continues. L'OPS et les autorités nationales renforcent les services de santé mentale et psychosociale dans tous les pays touchés. 

Au cours des prochaines semaines, les efforts d'intervention se concentreront sur le rétablissement des services essentiels, la prévention des épidémies et la garantie d'un accès continu à la nourriture, à l'eau et aux soins de santé. À plus long terme, le redressement dépendra de la reconstruction et du rétablissement des services de santé et des infrastructures d'approvisionnement en eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH). Un soutien coordonné au niveau national et international sera essentiel pour préserver la santé publique alors que les Caraïbes passent de la phase d'intervention d'urgence à celle de redressement durable. Il s'agit des données les plus complètes disponibles au 5 novembre.   

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