La lutte mondiale contre la tuberculose (TB) affiche des progrès prudents ; les avancées restent fragiles et inégales

À l'échelle mondiale, le nombre de nouveaux cas de TB a légèrement diminué en 2024, passant de 10,8 millions en 2023 à 10,7 millions. Il s'agit de la première baisse du nombre de nouveaux cas de tuberculose depuis 2020, après trois années consécutives (2021-2023) d'augmentation due aux perturbations liées à la COVID-19 dans le diagnostic et le traitement. Les décès liés à la tuberculose ont également diminué, passant de 1,27 million en 2023 à 1,23 million en 2024. Toutefois, les progrès globaux restent insuffisants et inégaux. Depuis 2015, l'incidence de la tuberculose a diminué de 12 % et le nombre de décès de 29 %, ce qui est bien en deçà des objectifs de la stratégie « Finir avec la tuberculose » de l'OMS, qui prévoit une réduction de 50 % et de 75 % d'ici 2025.  

Le rapport mondial 2025 de l'OMS sur la tuberculose met en évidence à la fois les progrès réalisés et les écarts persistants. En 2024, 87 % des nouveaux cas sont survenus dans 30 pays fortement touchés, huit pays représentant à eux seuls 67 % du total mondial : l'Inde, l'Indonésie, les Philippines, la Chine, le Pakistan, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Bangladesh.  

Les progrès varient selon les régions. La région africaine a réduit l'incidence de 28 % et les décès de 46 % depuis 2015, mais les progrès sont inégaux. L'Asie du Sud-Est représente plus de 40 % des cas mondiaux, certains pays connaissant une recrudescence des cas détectés après la pandémie. Dans la région européenne, l'incidence a diminué de 39 % et les décès de 49 % depuis 2015, mais l'augmentation des taux de tuberculose chez les enfants et la persistance de cas de résistance aux médicaments soulignent la nécessité d'interventions ciblées. Plusieurs pays fortement touchés dans les Amériques et certaines régions d'Asie ont vu l'incidence et la mortalité liées à la tuberculose dépasser les niveaux de 2015.  

Dans l'ensemble, si la plupart des indicateurs évoluent dans la bonne direction après les revers liés à la pandémie, les progrès mondiaux restent insuffisants pour atteindre les objectifs fixés pour 2030, à savoir une réduction de 90 % des décès et de 80 % de l'incidence par rapport aux niveaux de 2015. 

La tuberculose multirésistante et ultrarésistante continue de se propager dans les régions fortement touchées. La résistance résulte d'une utilisation inappropriée des médicaments antituberculeux, de la mauvaise qualité des médicaments ou de l'arrêt prématuré du traitement. La détection s'est légèrement améliorée grâce à l'élargissement des diagnostics, mais les lacunes en matière de capacités des laboratoires, de financement et de soutien aux programmes continuent d'entraver la maîtrise de la maladie. La tuberculose pharmacorésistante est également un facteur clé de la résistance aux antimicrobiens, ce qui souligne ses implications plus larges pour la sécurité sanitaire mondiale.  

Les déficits de financement menacent de compromettre les progrès récents. Les progrès à long terme nécessitent des investissements soutenus dans la prévention, le diagnostic et le traitement, mais le financement stagne dans les pays à revenu faible et intermédiaire, qui représentent la majorité des nouveaux cas de tuberculose chaque année. Sans investissement soutenu, le risque de ralentissement des progrès ou de résurgence reste élevé, en particulier dans les pays dont les systèmes de santé sont fragiles. 

Malgré ces défis, les progrès sont évidents et les innovations émergentes offrent de nouvelles opportunités dans la lutte contre la tuberculose. La couverture des tests rapides est passée de 48 % à 54 % en 2024, permettant un diagnostic et un traitement plus précoces. La thérapie préventive se développe chez les personnes à haut risque, notamment les contacts familiaux et les personnes vivant avec le VIH, contribuant ainsi à réduire le risque de transmission. De nouveaux vaccins progressent dans les essais cliniques, tandis que des outils numériques et communautaires, notamment la radiographie assistée par l'IA et les plateformes de signalement mobiles, améliorent la surveillance, l'efficacité des programmes et la détection des cas.  

Toutefois, ces progrès n'auront un impact durable que s'ils s'accompagnent d'un financement solide, d'un accès équitable et de stratégies de mise en œuvre pratiques. Les coûts élevés restent un obstacle pour les patients, et les lacunes en matière de protection sociale et de couverture sanitaire universelle continuent de limiter l'accès dans de nombreux pays fortement touchés. 

La lutte mondiale contre la tuberculose affiche des progrès prudents après les revers causés par la pandémie. Cependant, les gains sont fragiles et inégaux, et des défis persistants tels que la résistance aux médicaments, les déficits de financement et les inégalités en matière de soins menacent de ralentir les progrès. La réduction de la charge de morbidité liée à la tuberculose dépend de l'élargissement des services de diagnostic, de traitement et de prévention, de la lutte contre les facteurs sous-jacents de l'infection et de la maladie, et des avancées technologiques telles que les nouveaux vaccins, qui dépendent tous d'un financement solide et d'un engagement politique. Il s'agit des données les plus complètes disponibles au 17 novembre. 

• Évitez autant que possible les lieux bondés et respectez la distanciation sociale.
• Une hygiène de base des mains est recommandée.
• La tuberculose ne se transmet pas par la vaisselle, le linge de maison, d'autres objets touchés ou par les aliments ; cependant, elle peut être transmise par les produits laitiers non pasteurisés, il convient donc de prendre des précautions pour éviter toute exposition.
• Les personnes qui passent de longues périodes dans des pays à risque doivent se soumettre à un dépistage de la tuberculose avant leur départ et à un dépistage de suivi au moins une fois par an. Les expatriés qui emploient du personnel de maison doivent exiger un dépistage de la tuberculose avant d'embaucher des locaux.
• Évitez les lieux à forte exposition, tels que les hôpitaux, les prisons, les refuges pour sans-abri et les camps de réfugiés.
• Les organisations qui opèrent dans des pays à haut risque ou dont le personnel passe de longues périodes dans ces pays doivent mettre en place des programmes de dépistage de la tuberculose parmi leurs employés.  

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