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Analyse

Le séisme en Afghanistan crée une situation d'urgence sanitaire complexe

10 SEPT. 2025

/

2 mins de lecture


Village in valley in Nurgram in Nuristan Afghanistan

Points clés :  

  • Le séisme du 31 août en Afghanistan a provoqué une situation d'urgence sanitaire complexe.
  • Les déplacements de population et les mauvaises conditions de vie augmentent les risques de maladie et retardent l'aide d'urgence.
  • Les établissements de santé locaux sont mis à rude épreuve en raison des infrastructures endommagées et des fournitures limitées. 

Le 31 août 2025, un séisme de magnitude 6,0 a frappé l'est de l'Afghanistan, faisant de nombreuses victimes et causant des destructions dans les provinces de Kunar, Nangarhar, Laghman et Nuristan. Malgré la fréquence relative des séismes, la plupart des infrastructures afghanes ne sont pas suffisamment résistantes pour supporter ces secousses plus fortes, ce qui aggrave leurs effets.

Traumatismes et blessures

Le séisme a fait de nombreuses victimes, avec au moins 2 205 morts et plus de 3 640 blessés signalés dans les provinces de Kunar, Nangarhar, Laghman et Nuristan au 9 septembre. Les hôpitaux sont submergés de patients souffrant de blessures par écrasement, de fractures et de traumatismes crâniens, dont beaucoup ont besoin d'une intervention chirurgicale ou de soins intensifs, ce qui met à rude épreuve les capacités opérationnelles limitées. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déployé des équipes d'urgence pour soulager les hôpitaux des zones touchées et a livré 43 tonnes de fournitures médicales.

Difficultés d'accès

Les retards d'accès continuent de menacer les survivants gravement blessés. Les opérations de sauvetage restent extrêmement difficiles dans les zones difficiles d'accès. Le relief montagneux, les glissements de terrain, les routes bloquées et les récentes précipitations ont retardé l'accès et entravé les opérations de secours. À mesure que les secouristes atteignent les zones les plus inaccessibles, d'autres rapports faisant état de victimes et de dégâts sont à prévoir. 

Impact sur les infrastructures de santé

Les établissements de santé locaux sont soumis à une forte pression. Vingt établissements ont été endommagés, dont 19 à Kunar et un à Nangarhar. La pénurie de matériel de traumatologie, de médicaments essentiels et de personnel qualifié limite les soins, les hôpitaux de référence étant confrontés à des pénuries critiques d'analgésiques, d'antibiotiques, de matériel chirurgical et de produits sanguins. Les systèmes d'ambulances et d'orientation sont inadéquats, et les glissements de terrain, les inondations et le terrain difficile entravent l'accès aux zones rurales. L'absence de personnel de santé féminin dans de nombreux établissements limite l'accès des femmes et des filles aux soins. De nombreuses communautés restent isolées et l'étendue des dégâts causés aux infrastructures est encore en cours d'évaluation.

Santé mentale

Les besoins en matière de santé mentale et de soutien psychosocial sont criants. Les survivants sont confrontés au deuil, à l'anxiété et au traumatisme liés à la perte de proches, de leur maison et de leurs moyens de subsistance. Parallèlement, les personnes gravement blessées sont confrontées à des problèmes de santé mentale aggravés. Les professionnels de santé, dont beaucoup ont également été touchés par le séisme, travaillent sans relâche dans des zones reculées, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur bien-être.

Risques liés aux maladies infectieuses et à l'assainissement

Plus de 6 782 maisons ont été détruites, laissant des milliers de personnes sans abri ou dans des abris surpeuplés avec un accès limité à l'eau et à l'assainissement, ce qui augmente le risque d'épidémies de diarrhée, de choléra et de maladies respiratoires. Les vulnérabilités préexistantes, notamment la fragilité des systèmes de santé, la pauvreté, l'insécurité alimentaire et le retour récent de 270 000 personnes du Pakistan, pèsent encore davantage sur les ressources.

L'OMS a déployé 17 équipes de soutien à la surveillance dans les provinces de Nangarhar, Kunar, Nuristan et Laghman afin d'assurer une surveillance active des maladies. Entre le 2 et le 9 septembre, la province de Kunar a signalé 1 195 cas de maladies infectieuses, dont 775 infections respiratoires aiguës, 317 maladies diarrhéiques et 60 cas suspects de paludisme.

Le tremblement de terre a créé une situation d'urgence sanitaire complexe, caractérisée par des besoins importants en matière de traumatologie, des infrastructures de santé mises à rude épreuve et des risques élevés de maladies infectieuses. Les déplacements, la surpopulation, l'insuffisance de l'approvisionnement en eau, l'assainissement et l'hygiène aggravent les vulnérabilités, tandis que le terrain difficile retarde l'aide d'urgence. Sans un soutien durable et un accès sécurisé, des décès évitables et des épidémies restent probables, en particulier parmi les groupes déplacés et vulnérables. Il s'agit des données les plus complètes disponibles au 9 septembre. 


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