L’essential à savoir : Le conflit armé entre Israël et l'Iran

Les tensions entre l’Iran et Israël ont atteint un stade critique après la campagne militaire lancée par Israël dans les premières heures du 13 juin. Cette opération visait des éléments clés du programme nucléaire et des installations militaires de l’Iran. Israël a décrit ces frappes comme nécessaires pour empêcher l’Iran de développer des armes nucléaires, en s’appuyant sur des rapports de renseignement.

Une riposte de l’Iran était attendue. Ils ont rapidement répondu à la première vague de frappes aériennes en lançant plus de 100 drones vers Israël, tous interceptés par les systèmes de défense aérienne intégrés israéliens. D’autres vagues d’attaques de drones et de missiles ont causé des pertes humaines et des dégâts dans plusieurs zones d’Israël.

Les tensions entre les deux nations n’ont cessé de croître ces derniers mois. Cinq facteurs critiques ont permis à Israël d’aller de l’avant avec son attaque contre les installations nucléaires iraniennes :

1. La décision du groupe OPEP+ d’augmenter la production de pétrole en avril a atténué le risque d’une hausse géopolitique des prix du pétrole.
2. L’augmentation considérable par l’Iran de la production d’uranium enrichi à 60 % depuis novembre 2024 a accentué les inquiétudes concernant une menace nucléaire imminente.
3. L’échec des négociations autour d’un nouvel accord nucléaire avec l’administration américaine.
4. La capacité d’Israël à affaiblir les forces alliées à l’Iran grâce à leurs récentes actions militaires.
5. Les frappes israéliennes d’octobre 2024 sur les défenses aériennes iraniennes, qui ont considérablement réduit la capacité de l’Iran à détecter et repousser des attaques.

Le conflit armé entre l’Iran et Israël continue de s’intensifier, avec de nouvelles frappes et contre-attaques quasi certaines, ainsi que des pertes des deux côtés. Ajoutant à la complexité de la situation, des groupes de milices alignés sur l’Iran pourraient participer à des actions de représailles, visant particulièrement les actifs américains et de leurs alliés dans la région, notamment en Irak, aggravant l’instabilité régionale. 

Perturbations des voyages aériens

Le conflit grandissant a conduit à de vastes fermetures de l’espace aérien, immobilisant les vols dans la région, y compris en Iran, Israël, Irak, Syrie et Jordanie. L’aéroport Ben Gourion (TLV) de Tel-Aviv reste fermé, tandis que les compagnies israéliennes ont évacué leurs avions du pays. Des compagnies majeures comme Lufthansa, Emirates, Air France et Qatar Airways ont suspendu leurs opérations dans les zones affectées. Le trafic aérien est dévié soit au sud à travers l’Égypte et l’Arabie Saoudite, soit au nord via la Turquie et le Turkménistan. Les voyageurs dans tout le Moyen-Orient font face à des retards importants et des protocoles de sécurité renforcés.

Risques maritimes

Les mers de la région sont de plus en plus menacées. Les navires liés à Israël ou aux États-Unis pourraient être pris pour cible dans le golfe d’Oman, le détroit d’Hormuz, le golfe Persique (Arabique) ou la mer d’Arabie septentrionale. Étant donné le rôle critique du détroit d’Hormuz dans les exportations énergétiques internationales, des perturbations sur les marchés mondiaux du pétrole et du gaz sont probables si les voies maritimes sont bloquées. Des brouillages et usurpations de communications, où des entités inconnues se font passer pour des navires de guerre américains ou d’autres pays, ont également été observés lors de périodes de tensions accrues.

La sécurité pour les citoyens israéliens et les communautés juives

Israël a déclaré un état d’urgence national. Le gouvernement a mobilisé des unités de réserve, activé des hôpitaux souterrains d’urgence et mis en place des mesures de défense civile rigoureuses. Les écoles restent fermées et les rassemblements publics sont interdits.

À l’échelle mondiale, la menace d’attentats visant des citoyens israéliens et des communautés juives reste significativement élevée. Ces menaces vont probablement entraîner un renforcement de la sécurité dans les synagogues, écoles juives, missions diplomatiques israéliennes et centres culturels. Israël a annoncé la fermeture temporaire de ses missions diplomatiques dans le monde jusqu’à nouvel ordre.

Les individus voyageant et les organisations opérant dans la région doivent donner la priorité à la sécurité et à la préparation.

Recommandations pour les individus :

• Israël : Restez sur place. Lorsque des options de déplacement aérien ou terrestre s’ouvriront, envisagez fortement de partir tant que vous en avez la possibilité.
• Israël, Iran, Irak, Syrie, Liban, Arabie saoudite (dans un rayon de 80 km de la frontière avec le Yémen) et Yémen : Différez tous les déplacements jusqu’à nouvel ordre. Sur place, préparez-vous à vous abriter et/ou identifiez le refuge le plus proche.
• Turquie, Jordanie, région du Golfe : Les voyages peuvent continuer, mais maintenez des itinéraires flexibles et surveillez étroitement la situation.  

Recommandations pour les organisations :

• Comptez tout le personnel et soyez prêts à évacuer les voyageurs bloqués lorsque cela est possible.
• Activez des plans de continuité sur tous les sites à risque ; facilitez le télétravail et préparez-vous à d’éventuels confinements des installations.

Si votre organisation possède des employés ou des actifs au Moyen-Orient, nos experts peuvent vous aider à anticiper la situation et à protéger vos équipes et vos opérations.