POINTS CLÉS :
- La province chinoise du Guangdong continue de signaler des cas de chikungunya, une maladie virale transmise par les moustiques.
- Les autorités sanitaires locales mettent en œuvre des mesures de surveillance, de prévention et de contrôle de la maladie, coordonnent les ressources médicales et sensibilisent la population à la santé.
- Les voyages internationaux, la faible immunité de la population, les changements environnementaux et les conditions propices à la reproduction des moustiques continuent de favoriser l'expansion géographique du chikungunya.
Les autorités sanitaires continuent de signaler une activité persistante du chikungunya dans plusieurs régions de la province du Guangdong au mois d'août. Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques qui peut provoquer des symptômes invalidants. Les premiers symptômes peuvent inclure l'apparition rapide de douleurs articulaires, une forte fièvre et une éruption cutanée. La maladie est particulièrement grave chez les personnes immunodéprimées ou atteintes de maladies chroniques.
Cette activité récente fait suite à l'identification d'une épidémie locale de chikungunya liée à des cas importés dans le district de Shunde, dans la ville de Foshan, le 8 juillet. Au 9 août, environ 8 000 cas de chikungunya contractés localement ont été signalés dans la province du Guangdong cette année, tous bénins, sans cas graves ni décès. Entre le 3 et le 9 août, 1 387 nouveaux cas de chikungunya ont été signalés dans le Guangdong, ce qui représente une baisse significative par rapport aux deux semaines précédentes, qui avaient enregistré respectivement 2 892 cas (du 27 juillet au 2 août) et 2 940 cas (du 20 au 26 juillet). Au cours de cette période, la ville de Foshan (1 212 cas) reste la plus touchée, suivie de Guangzhou (103 cas) et Zhanjiang (39 cas). En réponse à l'épidémie, les autorités sanitaires locales mettent en œuvre des mesures complètes de surveillance, de prévention et de contrôle de la maladie, coordonnent les ressources médicales et sensibilisent la population à l'importance de l'hygiène environnementale, du nettoyage des lieux de reproduction des moustiques et de l'éradication des moustiques adultes.
La Chine a signalé des flambées sporadiques de chikungunya depuis que le premier cas importé a été détecté dans un aéroport du Guangdong en 2008. La province a également signalé la première épidémie locale du pays, qui s'est produite dans la ville de Dongguan en 2010 et a fait plus de 250 cas. Depuis lors, de petites épidémies ont été signalées, notamment dans les provinces du Guangdong, du Zhejiang et du Yunnan.
Facteurs de transmission locale et d'expansion géographique
Si la plupart des épidémies de chikungunya en Chine ont été liées à des cas importés d'Asie, d'Afrique ou d'Amérique du Sud, les changements climatiques en cours et l'augmentation des voyages internationaux continuent de créer des conditions propices à la transmission locale. L'épidémie actuelle survient pendant la saison chaude et pluvieuse du Guangdong, alors que la province est entrée dans la période de forte incidence des maladies transmises par les moustiques, ce qui augmente encore le risque de propagation locale. L'épidémie a déjà entraîné l'exportation de cas dans la région, Hong Kong ayant signalé son premier cas importé le 3 août chez un garçon de 12 ans qui s'était rendu dans le district de Shunde à Foshan, et plusieurs cas à Macao chez des voyageurs revenant du Guangdong. Les conditions environnementales telles que l'humidité élevée, l'urbanisation et la faible immunité de la population favorisent cette recrudescence de l'activité du chikungunya. La hausse des températures et la gravité ou la fréquence accrues des phénomènes météorologiques extrêmes permettent aux moustiques de se développer dans des zones auparavant moins propices, ce qui élargit la portée des maladies à transmission vectorielle.
Les récentes épidémies dans des territoires français tels que La Réunion et Mayotte illustrent encore davantage comment la transmission soutenue du chikungunya dans une région peut entraîner des cas importés et déclencher des épidémies locales ailleurs. Une transmission locale a déjà été signalée en Europe, notamment en France et en Italie. Cette tendance se reflète également dans l'épidémie actuelle dans le Guangdong, où des infections importées ont précédé la transmission locale. Ces événements soulignent à quel point les voyages internationaux, la faible immunité de la population, les changements environnementaux et les conditions favorables à la reproduction des moustiques continuent de favoriser l'expansion géographique du chikungunya. Il s'agit des données les plus complètes disponibles au 15 août.
Il n'existe aucun vaccin ni traitement spécifique contre la fièvre chikungunya. Il est donc essentiel de prendre des précautions pour réduire le risque de piqûres d'insectes. En cas d'infection, le repos, une hydratation abondante et la prise d'analgésiques sans aspirine peuvent soulager les symptômes.
Précautions contre les piqûres d'insectes :
- Sachez quand les moustiques sont les plus actifs ; le chikungunya est généralement transmis par des moustiques actifs pendant la journée et généralement présents dans les zones urbaines.
- Portez des vêtements à manches longues et des pantalons.
- Appliquez un insectifuge contenant du DEET sur la peau exposée.
- Dans la mesure du possible, éliminez les zones de reproduction des moustiques en supprimant les eaux stagnantes.
- Installez des moustiquaires sur les fenêtres et les portes.
- Si vous êtes enceinte, immunodéprimée ou atteinte d'une maladie chronique, envisagez de reporter votre voyage dans les zones touchées par le chikungunya.
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